L’ensemble musical «
Akouson de »
Les Rebetika : le « blues grec » |
07-10-2006 |
Apparus vers la fin du XIXe siècle les rébétika
grecs résument la poétique des marginaux et des
déracinés qui affluèrent pendant cette période dans
les grandes villes ou les ports de part et d’autre
de la mer Egée. Les premières chansons de style
Rébétika seraient nées dans les régions du vieux
Athènes, à Constantinople, à Evroupoli (île de Syros
aujourd’hui), à Alexandrie, et Thessalonique.
Souvent comparés aux urban blues américains, au
tango argentin ou au fado portugais, ils disent la
solitude, l’errance, l’exil, le mal de vivre et
d’aimer du laissé-pour-compte de la société
contemporaine, mais aussi sa fierté, sa quête de
dignité et sa révolte contre le sort qu’on lui fait
subir. Cette musique, qui a connu son apogée au
cours de la période de l’entre-deux- guerres, semble
avoir pris ses racines dans les chants populaires
traditionnels, chants d’églises byzantines, chansons
populaires de tavernes, de la vie des prisonniers
grecs de cette époque, des tekes (pièces où se
cachaient les hommes à l’époque pour fumer du
cannabis)... Les Rébétika se chantent sur un air de
bouzouki et de violon, c’est une complainte
langoureuse qui panse les bleues de l’âme, mais qui
ne céde pas au désespoir.
L’ensemble musical « Akouson de » (signifiant en
Grec … mais écoute moi*) a été fondé en 1999 reflète
cette obstination jusque dans son nom. Son noyau dur
est constitué de Pavlos Pafranidis (bouzouki),
Dimitris Mystakidis (guitare, bouzouki et au chant)
et Dimitris Sfigos (guitare, baglama, et chant).
Tous sont d’excellents musiciens, ayant collaboré
avec les plus célèbres musiciens et chanteurs grecs
et pris part à un grand nombre de festivals et de
concerts live en Grèce et à travers le monde. Cet
ensemble a beaucoup collaboré avec Kyriakos
Kalaitzides, éminent joureur de luth grec et
Kyriakos Petras, célèbre joueur de violon
traditionnel, en particulier sur des projets mettant
en lumière des chansons rebetika de la période
1880-1930.
* Il s’agit en fait de la deuxième partie d’un vieux
dicton grec (Patakson men, akouson de) qui signifie
« Frappes moi… mais alors écoute moi ensuite ». Ce
dicton est attribué au célèbre général politicien de
l’Athènes antique Themistocles qui dit à Euriviades,
le général de Sparte qui ne voulait pas écouter ses
arguments et tentait de le frapper. Ce dicton est
devenu aujourd’hui un proverbe qui exprime l’idée
qu’une personne qui croit fermement en ses opinions
les défendra même face à une personne qui n’écoute
pas quel que soit le prix à payer.
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