Palais du
Baron d'ERLANGER" ( ENNEJMA EZZAHRA )
8 Rue 2 Mars 1934 , Sidi Bou Saïd
Tèl.: (216)71.740.102, Fax: 71.746.490
Le "Centre des Musiques Arabes
et Méditerranéennes "est une institution placée sous
la tutelle du Ministère de la Culture et de la
Sauvegarde du Patrimoine. Sa création remonte au 20
décembre 1991, son statut a été promulgué en octobre
1994.Trois années plus tard le Centre obtenait le
Prix Honoris Causa décerné par le Conseil
International de la Musique (UNESCO).
Conçu comme un espace muséal et d'animation consacré
au patrimoine musical, avec une double dimension
arabe et méditerranéenne, le Centre fonctionne comme
un complexe culturel dont les programmes se
développent suivant quatre axes complémentaires :
conservation et diffusion du patrimoine musical,
activités muséographiques, études et recherches,
programmation artistique et animation.
Le Centre a élu domicile dans le prestigieux Palais
Ennejma Ezzahra demeure du
baron
Rodolphe d'Erlanger
,construit entre 1912 et 1922 en contrebas du
village de Sidi Bou Saïd (à 17 km au nord de Tunis.)
Peintre d'inspiration orientaliste et grand
musicologue, le Baron d'Erlanger est surtout connu
par le remarquable somme musicologique " la Musique
Arabe, " ouvrage de référence, en six tomes édité à
Paris chez Paul Geuthner.
Depuis sa création, le Centre des Musiques Arabes et
Méditerranéennes a œuvré à favoriser
l'interdisciplinarité au sein de ce vaste domaine
qu'est la musique. Ainsi, la subdivision de la
structure du Centre en services (ayant par leur
nature différenciée et leurs modes de fonctionnement
spécifiques, une certaine autonomie), n'empêche
nullement de concevoir le fonctionnement général de
l'institution comme un tout, pas seulement sur le
plan de la coordination entre les différents
éléments de l'ensemble mais au niveau même de
l'élaboration de programmes "intégrés" de travail.
En plus des départements d’Animation, de Recherche
et des Etudes Le Centre abrite la Phonothèque
Nationale, pièce maîtresse chargée de la collecte du
patrimoine musical tunisien en vue de le conserver,
de le diffuser et de le mettre à la disposition des
chercheurs en matière de musique, Le fonds de la
Phonothèque Nationale est alimenté par les
enregistrements effectués lors de compagnes de
collectage sur le terrain et l’archivage des
concerts des festivals internationaux en Tunisie,
des enregistrements commerciaux déposés dans le
cadre du dépôt légal des œuvres phonographiques, des
documents sonores transférés des fonds externes,
détenus par des institutions nationales et
étrangères, ainsi que des documents obtenus dans le
cadre des échanges avec les institutions similaires.
En tant que dépositaire des documents sonores
provenant de l’application du dépôt légal, la
Phonothèque Nationale a pour mission d’éditer la
Phonographie Nationale. Le centre abrite aussi un
atelier de lutherie destiné à la restauration de sa
collection d’instruments de musique et à effectuer
des recherches en matière d’organologie.
Biographie du Baron D’Erlanger
Mélomane, érudit en musique arabe, mécène,
collectionneur, grand passionné de l’Orient et de la
civilisation islamique, peintre, Rodolphe François
d’Erlanger est né à Boulogne sur Seine le 7 juin
1872. Il est le plus jeune des trois fils du baron
Frédéric Emile d’Erlanger (1832-1911), et de la
baronne Marguerite Mathilde d’Erlanger, née Slidell
, de nationalité américaine (14/842-1927).
D’origine allemande, natif de Francfort Am Main,
mais ayant adopté la nationalité britannique, le
père de Rodolphe s’installe à Paris en 1858. Après
des débuts difficiles, la Banque Erlanger réalise de
grosses affaires grâce aux fameux empreints
tunisiens de 1963 et 1965 lancés, inconsidérablement,
par le gouvernement tunisien, sous la direction du
Premier ministre du Bey, Mustapha Khaznadar ;
transactions qui contribuent à la ruine des finances
tunisiennes et hâtent l’instauration du régime du
Protectorat français.
Elevé dans la foi catholique, Rodolphe reçoit la
première communion à la Chapelle Saint Ignace le 14
mai 1885 et on le retrouve en 1888, élève en
troisième au Collège Ste Marie à Canterbury en
Angleterre. Contrairement à ses frères, Emile,
Beaumont (1866-1939) et Frédéric, Alfred (1868-1943)
qui ont suivi le pas de leur père en travaillant à
la banque familiale, Rodolphe manifeste une
inclination pour la peinture, reçoit une formation
artistique à l’Académie Julian à Paris et commence
une carrière de peintre oscillant entre les thèmes
orientalistes et le paysage.
Le 19 juin 1897, Rodolphe épouse à Londres, suivant
la loi anglaise Mademoiselle Elisabetta Mattilda
Maria Scolastica Cleofee (Bettina) née en 1875,
fille du comte Francesco Barbiellini Amidei l’Elmi,
aristocrate italien de Pérouse, et de Harriet Lewis
née à New London (Connecticut) aux Etats Unis. Le
jeune couple partage son tant entre une résidence au
Middlesex en Angleterre, et la fastueuse demeure de
la famille à Paris.
De santé fragile (souffrant essentiellement de
troubles bronchiques et pulmonaires), Rodolphe eu un
traitement particulier de la part de la famille ;
c’est ainsi que son père décida à l’occasion de son
mariage avec Elisabetta Barbellini de transférer à
son profit quand il aura atteint l’âge de trente ans
, ses propriétés en Tunisie , constitués de biens
immeubles et de terres agricoles.
En juillet 1898 naquit Léo, qui allait être le fils
unique du jeune couple.
Après s’être rendu en Tunisie pour affaire vers
1903, Rodolphe emmène sa famille en Egypte ( Le
Caire, Louxor Assouan) ) pour un séjour qui allait
durer quelques six mois ( de novembre 1904 en avril
1905) et qu’il consacra à la peinture.
Lors d’un séjour avec sa femme en avril 1909 à
Tunis, Rodolphe décide d’acheter un terrain à Sidi
Bu Saïd, qui allait être la propriété sur laquelle
le Palais Ennjema Ezzahra allait être construit.
En septembre 1910 le couple d’Erlanger quitte sa
résidence à Plessis Piquet pour venir s’installer à
Sidi Bou Saïd dans la propriété nouvellement
acquise.
L’année 1911 sera marquée par le démarrage des
travaux de construction du Palais Ennejma Ezzahra
travaux qui ne s’achèveront qu’en 1921.
Les années dix et vingt furent pour Rodolphe
d’Erlanger, marquées par une intense activité
artistique et intellectuelle. Tout en continuant à
peindre et à exposer, il dirige les travaux de
composition de son œuvre monumentale, La Musique
Arabe et participe activement et pendant plus de
trois ans à la préparation du Congrès International
de Musique Arabe, qui devrait se tenir au Caire en
mars/ avril 1932 à l’instigation du Roi Foued Ier d’Egypte.
Nommé vice – président technique de ce congrès par
ce dernier, Rodolphe d’Erlanger sera empêché de s’y
rendre à cause de sa santé.
Le 29 octobre 1932 Rodolphe succombe à sa maladie à
Sidi Bou Saïd à l’âge de 60 ans.
Le Baron fut inhumé, selon ses désirs, dans son
jardin à Sidi Bou Saïd, sous la voûte d’un petit
mausolée rappelant les tourbas locales
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